Pas à pas, une restauration dans le temps long
Un témoin miraculé de l’architecture romane
Brûlée, pillée, abandonnée, réutilisée comme grange… l’ancienne abbaye Prémontré de Doue, près du Puy-en-Velay, est un témoin miraculé de l’architecture romane, rehaussée par des décors baroques. La restauration, menée sur une dizaine d’années, accompagne et s’enrichit d’un programme de recherche scientifique pluridisciplinaire. Les savoir-faire d’entreprises locales hautement qualifiées, et la recherche du « juste niveau » de l’intervention ont permis de respecter la priorité donnée à l’authenticité des matériaux et des gestes. Ces démarches qualitatives ont été favorisées par l’enthousiasme et la détermination du maître d’ouvrage.
La restauration doit assurer la conservation de l’édifice, garder les traces significatives d’une histoire mouvementée, mais aussi révéler la qualité d’une architecture devenue illisible au fil des réaménagements de fortune.
Un schéma directeur général a été réalisé, prévoyant une restauration en petite dizaine d’opérations. Chacune fait l’objet d’un engagement annuel, et comprend une démarche de mission complète, du diagnostic jusqu’au suivi de chantier.
Un projet pluridisciplinaire
L’intérêt singulier présenté par l’abbaye de Doue sur le plan scientifique a permis de réunir une équipe pluridisciplinaire dans le cadre d’un Projet Collectif de Recherche. Celui-ci étudie autant le monument qu’il prépare et éclaire sa restauration, en interroge les méthodologies, permettant ainsi au projet de sortir renforcé.
Avec le Projet Collectif de Recherche, archipat développe un lien privilégié et une collaboration au long cours avec des archéologues, historiens, géographes, géologues, au service de la compréhension, de la conservation et de la mise en valeur du monument.
L’intervention d’entreprises locales
Les chantiers de restauration développés dans le temps long et à un rythme régulier et mesuré, favorisent le recours à des entreprises locales de haute compétence. Une recherche particulière de l’authenticité du geste est ainsi permise. Aussi, le travail de taille de pierre a pu recourir à la brèche volcanique locale dans la richesse de sa polychromie, et être réalisée sur site, à l’outil manuel non pneumatique.
Le geste d’aujourd’hui retrouve l’intelligence du geste ancien, tout en interrogeant la distance irréductible qui nous sépare de l’origine du monument.